Les monnaies complémentaires et la responsabilité sociale
Last modified: 2011-03-20
Abstract
Contexte socio- politique :paupérisation des collectivités territoriales
- diminution des possibilités de subventions et autres financements publics (directives Services et sur les aides d’Etat)
- diminution des potentiels politiques des élus (réforme territoriale…)
-diminution des impôts locaux (suppression taxe professionnelle..)
-démantèlement des services publics
-perte de crédibilité du projet politique et affaiblissement de la démocratie
Les monnaies complémentaires peuvent devenir, dans ce contexte, de nouveaux outils de co-financements du développement local, pour maintenir un certain niveau de services et de cohésion social sur le territoire et apporter un financement complémentaire aux associations (Chiemgauer, Regio…)
Elles peuvent alimenter un circuit de contribution volontaire (sous forme d’imposition) pour financer de l’activité d’intérêt général, régulée par démocratie participative (compte collectif du SEL de Paris, co-construction de l’intérêt général dans les budgets participatifs…) et valoriser le temps passé à la régulation de biens et services collectifs. A la lumière des travaux de Leonore Olstrom, une monnaie locale peut être gérée comme un bien commun, pour renforcer une dynamique démocratique et supporter des préférences collectives.
Contexte de crise climatique, énergétique et sociale
Le développement durable, dans ses 3 aspects, social, économique et environnemental s’impose à tous
Les ressources limitées nécessitent de repenser nos modes de consommation ; la recherche des prix les plus bas favorise des conditions de travail iniques en amont de la chaîne de sous-traitance (supply chain) et accentue le chômage dans les pays occidentaux, par « dumping social ».
Les monnaies complémentaires peuvent servir de support de réorientation de nos modes de productions et de consommations. Leur financement complémentaire peut être éco-socio-conditionné (garanties participatives, certifications,…avec des remontées d’informations sur les conditions de productions des chaînes d’approvisionnement).
Par exemple :
- valorisation de la production à bas coût carbone (production locale en particulier…)
- action positive sur les usages mutualistes pour une alternative à la consommations individuelle,
(régulation du temps d’utilisation en monnaie locale…)
- développement des services non rentables avec une valeur d’usage (au moins d’échange par crédit mutuel)
Consensus pour la co-construction de pratiques de responsabilité sociale pour tout type d’organisation
Il existe une forte progression des référentiels de responsabilité sociale dans la sphère entrepreneuriale, qui s’adaptent désormais aux organisations publiques ; la norme ISO 26000 sur la responsabilité sociale des organisations, fonctionne par consensus des différentes parties prenantes (acteurs économiques, acteurs publics, consommateurs, experts/universitaires, syndicats, ONG/associatifs ) autour de lignes directrices qui concernent les 3 aspects du Développement durable. Il s’agit d’une première tentative de normalisation d’un nécessaire débat collectif pour co-construire l’intérêt général, en le confrontant avec les contraintes « extérieures » que sont la crise du Politique, de son financement et le défi écologique, social, et énergétique.
L’intérêt des monnaies complémentaires :
les processus de décisions multipartenariaux permettent de réintroduire du politique dans l’économie locale, grâce au médium monétaire (exemple : association SOL à Grenoble et Chiemgauer)
Un couplage des démarches de responsabilité sociale avec une monnaie complémentaire, permettrait d’affermir ces orientations, en se servant des critères d’attribution de cette monnaie, comme autant de vecteurs d’orientation pour la consommation responsable. Les pouvoirs publics deviendraient ainsi partenaires, pour co-construire avec l’ensemble des parties prenantes, une régulation socio-éco-responsable.