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Money, debt and violence. Some reflexions from the Argentinian trueque

Hadrien Saiag

Last modified: 2010-12-16

Abstract


MONEY, DEBT AND VIOLENCE. Some reflexions from the Argentinian trueque

Abstract

This paper addresses the theoretical issues raised by the workings of two very different Argentinian local currency systems (also known as trueque) in Rosario and Poriajhú. The inter-workings of these monies (crédito) alongside the national currency (peso) are examined in terms of debt as a concept. Debt is central to the analysis because accountability and settlement can only exist in the context of a debt structure. Money indeed constitutes a social relation of itself. The nature of this can vary greatly, however. In Rosario, there is a wide disparity in the extent to which participants are able to juggle between monies (profiting from the relative differences in the evaluation of goods in the two monetary spheres). This underscores the potential for violence in money as a social relation, forging social statuses on an unequal basis. In Poriajhú by contrast, far more harmonious monetary relations are fostered thanks to parity between the different accounting systems (peso and crédito). As a result, differences in status outside the trueque are not reproduced within it. The differences between these regimes are caused by the differing authority positions held by the two crédito systems. In Rosario the group is indebted to individuals because of its settlement issue modalities. There are few opportunities to develop a principle of command and trust, and no authoritative capacity to manage power struggles. This brings about the orchestration of the group by individuals. In contrast, in Poriajhú the crédito serves as a creditor, and can contribute to a perpetuation of authority. On such a basis, it can preserve its ethical foundation and maintain parity between accounting systems.


MONNAIE, DETTE ET VIOLENCE. Quelques réflexions à partir du trueque argentin

Résumé

Cette communication revient sur les enjeux théoriques soulevés par deux expériences contrastées de monnaie dite « complémentaire » en Argentine (ou trueque) : Rosario et Poriajhú. L’étude des articulations entre ces monnaies (crédito) et la monnaie nationale (peso) souligne la centralité du concept de la dette dans le rapport monétaire. En effet, le compte et le paiement n’existent qu’en relation à celle-ci. À travers elle, la monnaie met simultanément en jeu des rapports de pouvoir et d’autorité. En cela, elle constitue un lien social premier. Cependant, la forme du rapport monétaire varie fortement. À Rosario, les capacités hétérogènes à articuler les monnaies et à profiter ainsi des différences relatives dans l’évaluation des biens entre les sphères monétaires dévoilent la violence du rapport monétaire : il forge les statuts sociaux sur des bases inégalitaires. Au contraire, à Poriajhú le maintien de la parité entre les systèmes de compte (peso et crédito) donne au rapport monétaire une forme plus pacifiée : les différences de statuts existant à l’extérieur du trueque ne sont pas reproduites en son sein. Ce contraste est dû aux relations qu’entretient le crédito avec l’autorité. À Rosario, les modalités d’émission de moyens de paiement mettent le groupe en position de débiteur vis-à-vis de ses membres. Par là, le groupe est instrumentalisé et il émerge difficilement un principe faisant autorité capable d’englober les relations de pouvoir. À Poriajhú, en revanche, le crédito participe directement à la reproduction de l’autorité : le groupe est en position de créancier, et peut ainsi donner un fondement éthique au maintien de la parité entre systèmes de compte. Ce faisant, le crédito s’inscrit ici dans le cadre de l’économie sociale et solidaire.

 

MONEDA, DEUDA Y VIOLENCIA Algunas reflexiones acerca del trueque Argentino

Resumen

Esta ponencia trata de las cuestiones teóricas suscitadas por dos experiencias contrastadas de monedas “complementarias” en Argentina (llamadas trueque): Rosario y  Poriajhú. El estudio de las prácticas de articulación entre estas monedas (créditos) y la moneda nacional (peso) pone el énfasis sobre la centralidad del concepto de deuda. En efecto, el conteo y el pago sólo existen en relación a esta. A través de la deuda, la moneda pone simultáneamente en juego relaciones de poder y de autoridad. Por eso, la moneda constituye un vínculo social de alta importancia. Sin embargo, las relaciones monetarias varían notablemente. En Rosario, las capacidades heterogéneas de articulación de monedas (y  aprovechamiento  de las diferencias relativas en la evaluación de los bienes entre las distintas monedas) revelan la violencia potencial del vínculo monetario: forja estatutos sociales diferentes sobre bases desiguales. Al contrario, en Poriajhú el sostén de la paridad entre los sistemas de cuenta (peso y  crédito) logra generar una relación monetaria pacifica: las diferencias de estatutos que existen fuera del trueque no se reproducen en su seno. Este contraste se debe a las relaciones que mantiene el crédito con la autoridad. En Rosario, las modalidades de emisión de los medios de pago ponen al grupo en posición de deudor frente a sus miembros. Así el mismo  es instrumentalizado en el cual difícilmente podría emerger un principio capaz de englobar las relaciones de poder. En Poriajhú, en cambio, el crédito participa directamente en la reproducción de la autoridad: el grupo ocupa la posición de acreedor y dando un fundamento ético al sostén de la paridad entre los sistemas de cuenta. 


Full Text: Saiag paper